
Comment être thérapeute EFT a changé ma vie
Cela fait maintenant un an que je suis thérapeute EFT. Et après une année seulement, je suis surpris d’à quel point cette décision a changé ma vie ; nettement pour le mieux.
Je vous partage ce que j’ai appris, commençons par du contexte :
1. Nommer ses émotions est un pouvoir immense
J’ai un papa coquillage, qui enfermait ses émotions derrière la protection de sa coque.
J’ai une maman qui a eu tendance à fuir le conflit et ne jamais aborder les questions qui fâchent.
Alors en grandissant, chacun avait la responsabilité de gérer ses émotions. Il n’y avait pas de place pour les reconnaître. Mais à quoi ça sert une émotion ?
Si vous prenez 10 secondes pour y réfléchir maintenant, j’imagine que vous serez comme moi la première fois : bien embêté.e. C’est que je n’y avais jamais pensé, avant de lire une BD d’Artmella.
On peut voir une émotion comme un messager qui fera tout pour délivrer son message. Si vous l’ignorez, elle continuera de frapper à votre porte, avec de plus en plus de force jusqu’à être entendu.
Par exemple, c’est cette petite frustration que vous ravalez au lieu d’accueillir. Une autre va s’accumuler, et puis une autre. Jusqu’à la goutte qui fait déborder le vase. Et là c’est l’explosion.
Des messagers donc, qui peuvent vous renseigner sur vos besoins. Ou plutôt, sur les besoins qui nécessitent d’être nourri.
Un exemple :
La situation initiale : Votre partenaire rentre du boulot et ne vous embrasse pas
Votre émotion : ça peut être la colère, ou la tristesse par exemple. Vous pouvez vous sentir déprimé.e, vous dire qu’il vous snobe, culpabiliser en vous demandant ce que vous avez fait qui a déclenché ce comportement. Bref, vous vivez une émotion.
Votre besoin : Cette émotion vous renseigne. Elle vous dit “un ou plusieurs de vos besoins ne sont pas assez nourris ! A l’aide”. Peut-être est-ce votre besoin d’harmonie, le besoin d’être reconnu, le besoin de vous sentir aimé.e. Peut-être que c’est quelque chose d’autre ou tout à la fois.
Ainsi, nommer vos émotions vous permet :
- D’éviter les pics émotionnels en répondant à vos besoins au fur et à mesure
- De vous calmer quand vous avez une émotion très forte
- De comprendre le.squel.s de vos besoin.s vous devez nourrir pour vous sentir mieux
Nommer ses émotions permet d’être plus aligné et de vivre plus sereinement. C’est souvent aussi l’occasion d’apprendre un fonctionnement plus sain et respectueux de vous : apprendre à poser vos limites, à exprimer vos attentes, à faire des demandes, à prendre du temps pour vous.
Vous serez en prime plus sensible aux besoins des autres : peut-être serez-vous capable de créer l’espace nécessaire à ce que l’autre exprime ses émotions ou besoins. Vous êtes en bonne voie pour vivre plus tranquillement, avec vous et votre entourage.
2. On a tous besoin d’être écouté, et il y a peu d’espaces pour
Ensuite, je me suis rendu compte qu’écouter quelqu’un activement est beaucoup plus précieux que ce que je pensais. La plupart de mes patients semblent considérer ça comme un cadeau, de près ou de loin.
Il m’arrive régulièrement que quelqu’un me demande, parfois sur un ton provocant, à quoi ça sert de payer pour parler de ses problèmes à quelqu’un quand on a des amis ?
Je réponds généralement l’un de ces 3 points :
- Parfois, il y a des choses que l’on a besoin de dire à quelqu’un qu’on ne connaît pas. Ou qu’on arrive pas à dire à son entourage
- Ça arrive d’avoir des amis à qui on arrive à tout dire et c’est super ainsi. Il n’y a pas forcément besoin de payer un professionnel pour ça. Toutefois, les patients que je reçois sont en général bien entourés et ont des amis
- On manque parfois d’un espace pour être écouté, pleinement et autant que l’on a besoin. Par exemple, si je retrouve un ami au bar, on va rester ensemble 3 heures. La première va être prise par une mise à jour de nos vies, puis peut-être par de la logistique pour un weekend qu’on prépare ensemble, ensuite par le dernier ragot sur un de nos collègues. Puis je vais me lancer et partager un sujet qui compte pour moi. Et mon ami.e, qui est un super ami, va m’écouter attentivement. Mais peut-être que son téléphone va sonner et qu’il va répondre à ce message, ou peut-être qu’un bout de mon histoire va le lancer dans ce qu’il pensait être une petite parenthèse. Il a lu un article sur le sujet et d’ailleurs ça lui fait penser que… Ou simplement peut-être que le bar n’est pas un endroit où je me sens assez en sécurité pour tout dire. Alors on aura passé 2h50 ensemble et j’irais mieux. Mais au fait, il nous reste 10 minutes et on a pas du tout parlé de lui, ce qui le tracasse en ce moment, où il en est avec sa copine d’ailleurs, il m’avait dit que ce n’était pas simple. Et hop, on se sépare déjà. Pas toujours simple d’avoir assez d’espace pour tout se dire dans le temps qu’on a.
Sans compter tout le savoir-faire, les techniques, la connaissance générale de la psychologie, des pathologies, des acteurs de la santé mentale et physique qui peuvent épauler un patient… Et j’en passe. Mais je garde souvent ces arguments pour moi quand la question est posée avec provocation.
3. Ce qui fait un professionnel est sa posture (et ça ne s’apprend pas à l’école)
La posture d’un thérapeute est un peu paradoxale.
Un temps, j’ai cru qu’être un bon thérapeute c’était vouloir aider mes patients à changer. Un patient qui ne change pas voulait dire que j’étais un thérapeute impuissant et incapable de l’aider.
Pourtant, il me semble aujourd’hui qu’un thérapeute doit être quelqu’un qui accompagne son client là où il en est. Et parfois, c’est un accompagnement au non-changement.
Je m’explique avec deux exemples.
Exemple 1 : Peut-on mesurer la qualité d’un thérapeute de couple aux nombres de gens qui divorcent ou restent ensemble après l’avoir consulté ?
Non, tout simplement. Un bon thérapeute de couple accompagne un duo à être en lien, à communiquer et à se dire les choses. Rester en lien dans des moments de conflits, retrouver le lien s’il y a une déconnexion, être ensemble pour solutionner un problème plutôt que considérer que l’autre est le problème. Voici le genre de savoir-faire qu’un thérapeute de couple a. Et parfois, ça veut dire rester ensemble. Et parfois, ça veut dire divorcer. Parfois c’est une solution hybride.
L’objectif n’est pas de rester en couple. Il s’agit d’être en lien pour communiquer, chercher et trouver ensemble la solution à une situation inconfortable.
Exemple 2 : Un patient peut venir en disant vouloir changer sa façon d’éduquer ses enfants. Sa femme le trouve trop dur avec les enfants et s’ils sont d’accords sur les grands principes éducatifs, la façon de les appliquer les divise. Elle exprime parfois qu’elle n’en peut plus et mon patient à peur qu’ils divorcent.
Mon patient vient alors me voir avec pour objectif d’apprendre à lâcher et à ne plus s’impliquer dans l’éducation de ses enfants quand il juge qu’ils ont dépassé le cadre. Parce que jouer son rôle de parent le ferait réagir avec un comportement qui déplaît à sa femme. Il préfère tout simplement se couper de son rôle de parent plutôt que de perdre sa femme.
Cette posture est dangereuse pour ce patient, qui anticipe que ce ne sera pas confortable et qu’il ne se sentira pas respecté et valorisé. Mais qu’il préfère ça à ce que sa femme parte.
Le rôle du thérapeute n’est pas ici d’aider le patient à atteindre son objectif de désengagement car il représente un risque pour son patient et sa santé. Le rôle du thérapeute est plus celui d’un questionnement sur le rôle d’un père : qu’est-ce qu’un père peut être ? Existe-t-il un père qu’il lui semble juste d’incarner et qui serait acceptable pour sa femme ? Comment peuvent-ils définir ensemble le couple parental qu’il leur donne envie de devenir, en valorisant chacun et en élevant le mieux possible les enfants ?
Une question m’est alors venue : où s’arrête cette posture neutre d’accompagnement au changement ? Dans quel cas est-ce important de vouloir le changement pour mon patient, plutôt que de respecter son rythme et son chemin ?
Par exemple :
Que faire si,
- Je crois au plus profond de moi que l’homosexualité c’est normal et positif
- et qu’une patiente vient me voir parce que son fils est homosexuel et qu’elle trouve ça mal
Mon rôle est-il alors de changer les croyances de ma patiente ? De l’aider à poser des mots sur pourquoi elle trouve que c’est mal ? De l’aider à accepter qu’elle trouve cela mal, et que finalement c’est ok aussi ? De l’accompagner à accepter l’homosexualité de son fils ?
Que faire si,
- Un patient vient me voir avec la demande suivante :
“Je me fais battre par ma femme et après je suis en colère contre elle. J’aimerais travailler sur ces colères, et arriver à ne plus être fâché quand elle me bat parce que je sais qu’elle m’aime. Et qu’elle me bat pour m’aider à devenir meilleur”
- Et que je crois au plus profond de moi que la violence domestique n’est pas acceptable
- et que ce patient est en danger
Mon rôle est-il de l’accompagner à ne plus être fâché contre sa femme dans ces moments-ci ? De l’accompagner à se rendre compte par lui-même que c’est une situation dangereuse pour lui ? De lui ouvrir les yeux rapidement, quitte à ce que ça soit un peu brutal, parce que je pense qu’il faut prendre des mesures rapides pour le protéger ?
Tout professionnel va devoir développer une posture. Tous les métiers et rôles en ont une. Mais rares sont les métiers où cette posture est conscientisée et interrogée. Je pense vraiment que faire ce travail, et aller chercher les dilemmes qui peuvent se poser à vous & à votre posture professionnelle, vous aidera à être un.e meilleur.e professionnel.le. Et à être perçu.e comme tel.
Dans le cas d’un thérapeute, je crois aujourd’hui que la réponse à ces dilemmes est contenue dans la réponse à la question suivante :
“Est-ce que la demande ou le comportement de mon patient est “écologique” pour lui ?
« Écologique » voulant ici dire “est-il en danger ? Est-ce énergivore pour lui et tenable sur le long terme ?”
Si sa demande est écologique, alors quelles que soient mes croyances, elles n’ont pas à intervenir dans mon accompagnement. Je dois simplement rester professionnel et accompagner ma patiente à poser des mots sur pourquoi elle trouve que l’homosexualité de son fils est mauvaise. Je vais donc écouter et accueillir des propos homophobes si besoin, et rester en empathie avec elle. C’est mon rôle de l’aider à mieux vivre ses émotions.
Une blague de psychologues illustre bien cet aspect du métier :
Deux amis discutent et l’un deux annonce :
- Je suis allé voir une psy parce que je fais pipi au lit, à 40 ans tu te rends compte ?
- Ah oui ? Mais c’est fou. Et elle t’a aidé ?
- Oui énormément !
- Tu ne fais plus pipi au lit alors, super !
- Ah si si, je fais toujours pipi au lit… Mais maintenant, je m’en fiche
Cependant, si je considère que la demande ou la situation n’est pas écologique pour mon patient, c’est mon rôle de l’aider à se rendre compte du problème et de l’aiguiller pour qu’il soit en sécurité. J’amènerai alors notre échange vers le danger que représente la violence qu’il subit et le confronterai sur le besoin qu’il se mette en sécurité. L’autonomie que je lui laisserai pour le comprendre (faire en sorte qu’il le réalise par lui-même ou lui annoncer frontalement) dépendra du niveau de danger dans lequel il est. S’il m’annonce que sa femme à prévu de le battre avec une batte de baseball ce soir, chances sont que je serai plus direct que si ces violences arrivent une fois tous les 6 mois et qu’elles se limitent à des claques sur les jambes.
4. La légitimité émane de soi
J’avais 25 ans quand j’ai reçu ma première patiente. C’était une dame de 50 ans, qui venait me voir avec une demande initiale liée à la ménopause. J’avais quasiment l’âge de ces enfants.
On pouvait légitimement se demander comment je pouvais l’accompagner, si j’étais la bonne personne. C’est d’ailleurs souvent un retour que j’ai, à la première ou à la dernière séance :
“Je dois vous dire qu’au début je n’étais pas ravi quand j’ai appris que vous étiez un homme. Moi je m’étais imaginé plutôt une femme mûre, pleine de sagesse. Et quand je vous ai vu je vous ai trouvé bien jeune. Mais là je suis rassuré.e, je me sens bien avec vous, et je sens qu’on va réussir ensemble.”
Ou
“Je n’aurai jamais pensé parler de ça avec un homme. Alors quand mon médecin vous a recommandé, j’étais réticent.e au début. En plus, vous ressemblez vraiment à mon neveu, vous devez à peine sortir de vos études. Mais bon, comme quoi, c’est fou les préjugés que j’avais”.
Il y a mille raisons de ne pas se sentir légitime. Toutefois, vous êtes sûrement un des critiques les plus sévères de vous même que vous avez rencontré. Vous savez faire beaucoup plus que vous croyez et êtes formé.es. Alors hop, confiance. Vous êtes légitime puisque vous êtes là.
Pour vous rassurer, et vous aider à vous sentir plus légitime, préparez-vous bien.
Chaque type d’interaction obéit à des étapes souvent précises.
Une première séance de thérapie ressemble souvent à ça par exemple :
- Accueil du patient – Bienvenue, vous avez trouvé facilement ? Vous pouvez vous installer ici. Regardez, vous avez un porte-manteau là si besoin
- Les présentations – Je vous propose que l’on se présente. Peut-être que je peux commencer et ça sera ensuite à votre tour. Ça vous va comme ça ?
- La découverte du contexte et de la demande – Pouvez-vous vous présenter en me présentant d’abord votre famille, puis dans un second temps ce qui fait qu’on se rencontre aujourd’hui ? (préparez-vous un template pour cadrer vos notes. Vous gagnerez en écoute et relecture)
- Un premier travail si le temps le permet
- Choisir ou non de travailler ensemble / Prendre le prochain rendez-vous / Payer – Comment vous sentez-vous ici ? Avez-vous envie de commencer un travail ensemble et que nous reprenions rendez-vous ? Pour le paiement, comment souhaitez-vous procéder : je prends l’espèce, les chèques et les virements mais n’ai pas la machine pour la carte.
L’image que vous avez de vous va conditionner l’image que les autres ont de vous. Si vous pensez avoir votre place quelque part, vous l’avez. Saisissez-en vous et vous serez surpris d’à quel point les autres vous trouveront légitimes.
5. Chacun à son parcours
Ayant grandi avec l’impression que je n’étais pas assez et qu’il fallait faire mieux (aller dans la meilleure école possible, avoir un salaire suffisant pour rassurer mes parents, une profession d’avenir, être socialement validé par mes pairs), j’avais malgré moi l’idée que certains parcours sont mieux que d’autres. Je portais un jugement sur le mien et sur celui des gens autour de moi, évaluant la valeur de mes choix à ce que je percevais de la validation de mes collègues, ami.es, de ma famille.
J’ai découvert cette année que chacun a son chemin, son rythme et que c’est très bien comme ça. Et que se comparer ne fait pas vraiment de sens. La seule limite à cela semble être la même que celle précédemment citée :
“Suis-je en danger ? Mes comportements et mon style de vie sont-ils « écologiques » pour moi ?”
Il me reste à pleinement intégrer et appliquer cette prise de conscience à ma vie, pour en faire une connaissance plutôt qu’une information.
Conclusion
Cette première année en tant que thérapeute m’a permis d’accompagner une quarantaine de patient.es. D’une petite fille de 5 ans à une jeune mamie de 65. 40% de mes patient.es sont des hommes (contre ⅓ en général). Il y a des cadres, des ouvriers, des personnes mariées, seules, au bord du divorce, en plein dedans, qui pensent au suicide, qui font le deuil de quelqu’un, qui accompagnent un parent malade, des anorexiques ou des addicts à l’alcool. Il y a des personnes violées, d’autres qui ne veulent plus aller à l’école, d’autres qui ont la phobie des oiseaux. Dans mon cabinet, il y a de tout.
Et au cours de ces heures à accompagner mes patients, j’ai eu maintes fois l’impression d’avoir une relation privilégiée avec chacun d’eux. On m’a confié des choses que l’on avait confiées à personne d’autre. Des secrets, des espoirs, de la colère, de la tristesse, de la culpabilité, de la honte, de la joie et de la peur.
J’ai vu pleurer certain.es de mes patient.es, et presque tou.tes ont souris à un moment. Parfois, certain.es ont crié. Plus souvent, ils / elles ont murmuré. Certain.es ont du mal à me regarder dans les yeux quand ils.elles me partageaient quelque chose de délicat. D’autres fixaient mon regard et s’appuyaient dessus sans jamais le lâcher.
Je me sens extrêmement privilégié de pouvoir accompagner ces humains, humaines, hommes, femmes, enfants, personnes non genré.es.
Pour la première fois depuis longtemps, j’ai l’impression d’être à ma place et de jouer sur mes qualités. Je reçois tellement de reconnaissance et ces moments me réchauffent le cœur. Souvent, les dernières séances sont les plus touchantes, d’autant plus que nous savons rarement en les commençant quelles sont les dernières. Et une fois ma journée terminée, je rentre chez moi avec un sourire et de la joie pour mon.a patient.e. Et cette joie ne me quitte pas pendant 2 ou 3 jours.
Un grand merci aux thérapeutes et psychologues qui m’ont fait confiance, m’ont accueilli dans leur réseau et redirigés des patients. Un plus grand merci encore aux patient.es qui ont choisi de travailler avec moi, m’ont fait confiance et se sont ouvert.es. C’est un honneur pour moi d’être thérapeute. Je continue mon chemin avec enthousiasme, sérénité et une curiosité intacte.
Learn MoreQu’est-ce que l’EFT ?
Une histoire de guérison
La technique de libération émotionnelle (Emotional Freedom Technique ou EFT) est une méthode psycho-thérapeutique de guérison. Elle permet de dépasser des traumatismes – simples et complexes -, d’apprendre à mieux gérer ses émotions ou encore de faire redescendre l’anxiété.
Créé en 1993 par l’ingénieur américain Gary CRAIG, l’EFT prend sa source dans la thérapie du champ mental. Comme cette dernière et l’acupuncture, elle s’appuie sur les méridiens chinois et travaille donc sur le plan énergétique. Par contre, pas d’aiguilles en vue : l’EFT stimule les méridiens par des tapotements et c’est un avantage de taille puisque le patient va alors devenir autonome.
Plus globalement, l’EFT appartient à la famille des méthodes thérapeutiques des thérapies brèves, comme la thérapie cognitivo-comportementale (autrement appelée TCC) et l’EMDR.
Pourquoi utiliser l’EFT ?
L’EFT est une méthode de thérapie particulièrement efficace. En revisitant les scènes ayant créée ses croyances, le patient dénoue ses traumatismes. Il regagne alors du confort dans son quotidien, de la sérénité, et s’offre de continuer sa vie avec plus de liberté.
Nos croyances sont en effet nos gardiens protecteurs. Elles se créent à un moment de notre vie pour nous protéger. On peut les remercier d’avoir pris soin de nous. Le problème, c’est que les mises à jour ne sont pas systématiques. Ainsi, je peux avoir appris, enfant, qu’il ne faut jamais montrer ses émotions car ça embarrasse les autres. A l’époque, cela m’a permis de me faire aimer par ma mamie paternelle lors des vacances d’été que je passais chez elle. Pourtant aujourd’hui, cette même croyance m’empêche de tisser des relations de longue durée, car je n’arrive pas à m’ouvrir à mes partenaires. Ils finissent alors par prendre de la distance, blessés et pensant que je manque de confiance ou d’envie d’intimité avec eux.
Entretemps, plusieurs expériences ont pourtant réactivé (et parfois renforcé) ma croyance. Travailler en EFT va permettre de faire cette mise à jour. Pour cela, nous irons à la rencontre de certaines de ces scènes, et nous dé-tisserons le lien émotionnel et cognitif que nous avons formé. Oui, à l’époque cette croyance m’a protégé et permis de vivre de meilleures vacances. Un grand merci aux parts de moi qui l’ont appliquée. Pourtant, il est temps de leur demander de changer de stratégie car cette croyance ne me protège plus aujourd’hui. Elle m’empêche même de développer une relation intime amoureuse.
Et l’EFT fonctionne pour tous les types de croyances, allant des plus simples aux plus dures. L’EFT est si puissante que l’armée américaine l’utilise pour traiter les traumatismes de guerre de ces vétérans.
Puis-je faire de l’EFT seul ?
Si l’EFT est si puissante et si elle rend les patients autonomes, puis-je le faire seul ? Puis-je même apprendre sur internet sans jamais aller voir un thérapeute formé ?
Ces questions me sont posées régulièrement par des patients, parfois au premier rendez-vous, plus souvent après de bons résultats au cours de notre travail ensemble.
Certains patients ont peur que l’EFT ne fonctionne pas s’ils ne travaillent pas avec leur thérapeute. Une partie du travail de ce dernier est effectivement de créer un environnement de confiance, de contenir et de rassurer. Mais la technique EFT fonctionne en elle-même. Ainsi, vous pouvez tapoter autant de fois que vous le souhaitez dans une journée, sur un mois, régulièrement ou au besoin : l’EFT est là pour vous.
C’est d’ailleurs une des choses que j’adore avec cet outil : mes patients repartent avec une clé de plus pour gérer leurs émotions de façon autonome. Nous levons ensemble des traumatismes, démêlons des fils, trouvons des solutions. Et en plus, ils repartent en ayant gagné le pouvoir de mieux gérer les futurs évènements de leur vie.
Vous pouvez utiliser des techniques simples de l’EFT, pas besoin de tout savoir. Par exemple, tapoter sans parler en faisant la ronde complète autant de fois qu’il vous faut pour faire redescendre l’émotion. Ou tapoter en répétant le même mot à chaque point ; par exemple le nom de l’émotion que vous vivez.
Attention toutefois, certaines scènes et traumatismes ne sont pas accessibles à un travail autonome, ou sont dangereux. Je vous prie de faire attention à vous et de travailler uniquement des petites choses de façon autonome. Vous pouvez aussi utiliser l’EFT en autonomie pour faire redescendre une émotion forte et vous stabiliser si vous venez de vivre un événement traumatique. Aller ensuite voir un thérapeute, qui vous aidera et vous protégera lors de votre travail ensemble. On peut effectivement se re-traumatiser si on travaille seul un trop gros événement.
C’est d’ailleurs pour ça que les thérapeutes et psychologues sont tous clients d’un autre thérapeute ou psychologue pour travailler sur eux !
Travaillez seul uniquement sur des petites choses ou pour vous calmer émotionnellement.
L’EFT en télé-consultation fonctionne-t-elle ?
Oui, l’EFT est efficace en télé-consultation et même par téléphone !
Je vous résume ici les deux études les plus emblématiques sur la question :
L’EFT a été utilisé sur un groupe de personnes cherchant à perdre du poids et ayant des pulsions alimentaires. Les séances d’EFT ont été réalisées entièrement en visio, sur des séances de 15min à 1h. Cliquez sur les liens pour retrouver l’étude originelle et une étude de suivi 2 ans après (disponibles via Google Scholar).
La deuxième étude concerne un groupe de personnes atteintes de fibromyalgie. Ces sessions de travail ont été faites par téléphone, parfois en groupe, parfois en individuel, mais toujours avec les patients faisant de l’EFT sur eux-même avec le thérapeute EFT au téléphone pour les guider. Les résultats pointent l’EFT comme une bonne technique, en complément des traitements classiques de la fibromyalgie. De plus, elle souligne l’autonomie qu’elle apporte au patient et son accessibilité.
Comment fonctionne l’EFT : La ronde EFT
L’EFT se pratique en tapotant 15 points du corps, sur les méridiens chinois. En plus de ces tapotements, qui ont un impact à la fois énergétique et sur le système parasympathique, on peut rajouter la parole pour activer émotionnellement le patient et défaire des liens neuronaux : cette combinaison va permettre de réconcilier les émotions, croyances et apprentissages du patient.
Ainsi, l’EFT a un impact sur le corps et sur la cognition, sur les émotions et l’esprit.
Voici une image correspondant aux quinzes points de la ronde EFT :
Si vous souhaitez apprendre les bases de l’EFT en autonomie, je vous recommande de regarder cette excellente vidéo de Michel GURRET. Vous trouverez en ligne de nombreuses ressources pour vous familiariser avec cette technique.
N’oubliez pas : Travaillez seul uniquement sur des petites choses ou pour vous calmer émotionnellement.
Pour tout le reste, prenez rendez-vous avec un professionnel formé afin de travailler en toute sécurité.